Prix Rosine Perrier 2020 : remise du prix
Le 26e prix Littéraire Rosine Perrier a été remis par Monsieur Colin Niel, parrain et auteur de romans noirs à Sylvie Tanette pour son roman "Un Jardin en Australie" aux éditions Grasset.
Le prix Rosine Perrier 2020, c’était 12 romans en lice, bloqués quelques mois pour les raisons que l'on connaît tous, 12 auteurs invités, 7 auteurs présents au Salon, 7 auteurs en rencontre le vendredi 9 octobre dans des bibliothèques des Savoie, 104 bibliothèques participantes, et l'excellente surprise c'est 2020 bulletins de vote enregistrés, et une lauréate.
Les douze romans de la sélection 2020
UN JARDIN EN AUSTRALIE
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SYLVIE TANETTE |
Grasset, 2019 - 173 pages |
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Quelque part vers le centre de l’Australie, la cité minière de Salinasburg s’étale en bordure du désert. Tout au bout, une petite maison de bois se cache dans un jardin à l’abandon. Deux femmes se racontent depuis cet endroit que les Aborigènes nommaient « le lieu d’où les morts ne partent pas ». Tout commence dans les années 30 : Ann, née dans la bonne bourgeoisie de Sydney, choisit contre l’avis de sa famille de suivre son mari aux confins du désert. Elle aura toute sa vie le projet fou d’y faire pousser un parc luxuriant. Soixante-dix ans plus tard, une jeune Française, Valérie, dirige un festival d’art contemporain dans la même région reculée. Sur un coup de coeur, elle s’installe dans une maison décrépie mais envoûtante, entourée de plantations désormais délaissées. Si éloignées, si dissemblables, Ann et Valérie affrontent toutes deux l’adversité et trouvent un vrai réconfort là, au bout du monde. Et bien qu’elles ne puissent se connaître ni même se croiser, elles se rencontrent par-delà les années dans cet envoûtant coin de verdure. Un havre de liberté. Un jardin à soi. |
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On riait pourtant de moi à Salinasburg, j’en étais bien consciente. Au début des années trente, dans un milieu aussi rural, une femme ne pouvait se piquer de recherche scientifique. Mes ambitions paraissaient stupides et dans la famille de Justin tous estimaient que j’aurais mieux fait de me dévouer à mon destin, c’est-à-dire enfanter et encore enfanter. Ces Irlandais horriblement catholiques exécraient toute vie différente de la leur. Selon la volonté inflexible du patriarche, les rôles étaient distribués. Arthur, le jeune frère de Justin, était chargé de tout ce qui concernait le bétail, Justin s’occupait de la mine et moi je me devais d’assurer une descendance. (page 43) |
Sylvie Tanette est critique littéraire aux Inrocks et à la Radio suisse romande. Elle a publié un premier roman, « Amalia Albanesi », en 2011 (Mercure de France).
À LA LIGNE : FEUILLETS D'USINE
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JOSEPH PONTUS |
La table ronde, 2019 -266 pages |
« À la ligne » est le premier roman de Joseph Ponthus. C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. |
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Lundi j’embauche à quatre heures du matin Non à la crevette mais à la marée Quatre heures du matin l’heure où les pêcheurs de l’île de Houat du Guilvinec de Douarnenez ou d’ailleurs partent en mer |
Joseph Ponthus est né en 1978. Après des études de littérature à Reims et de travail social à Nancy, il a exercé plus de dix ans comme éducateur spécialisé en banlieue parisienne où il a notamment dirigé et publié « Nous... La Cité » (Editions Zones, 2012).
LES AVENTURIERS DE CILENTO |
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MICHEL QUINT |
Phébus, 2019 -299 pages |
Pippo est petit-fils d’émigrants italiens, mais il ne connaît rien de sa famille. Alors que sa mère perd la mémoire, il décide de partir à la recherche de ses racines. Le voici au sud de Naples, dans le Cilento, une région très pauvre traversée par les migrants, il y croise la belle Gina, qui travaille au musée de Paestum. Grâce à elle, il découvre que son grand-père avait aidé, quatre-vingts ans plus tôt, deux opposants au régime mussolinien : Paola Zancani et Umberto Zanotti. Ce couple d’archéologues avait découvert un sanctuaire d’Héra prouvant que la Grèce avait colonisé l’Italie des origines… Pippo et Gina se rapprochent à mesure qu’ils ressuscitent l’histoire du duo. Michel Quint nous plonge dans une Italie du Sud solaire et misérable avec un fascinant roman sur ceux qui résistent à la tentation totalitaire, avec courage et passion. |
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- Vous ne me dites pas pourquoi vous avez fait ce long voyage. La vraie raison. Pas la peine de tergiverser. S’il veut tirer parti de son séjour, Gina est son seul recours. Alors il se déboutonne, se raconte, non il n’est pas marié, pas de compagne ni d’enfant, il dit sa soeur, ses parents, sa mère, la truelle du pépé maçon qu’il n’a pas connu, la légende de son travail avec des archéologues, peut-être ceux dont elle parle, Paola et Umberto, les dates semblent coïncider, il se moque avec tendresse du conte de fées du trésor laissé ici, à Paestrum, de l’adresse pas assurée du pépé, de sa décision à lui devenir sur un coup de tête, de mesurer l’envers du chemin parcouru par les siens, juste par une sensation d’urgence, que peut-être il dispose encore d’un peu de temps pour réjouir une dernière fois sa mère, l’urgence oui, et aussi ce clin d’oeil du destin, le cadeau d’une cliente, « Le Christ s’est arrêté à Eboli », lu dans l’avion comme une formule magique vers cet ailleurs d’autrefois. (page 49) |
Né en 1949 dans le Nord-Pas-de-Calais, Michel Quint écrit pour le théâtre avant de se lancer dans le roman noir. En 1989, il obtient le Grand Prix de littérature policière pour Billard à l’étage, et décide de se consacrer pleinement à l’écriture. Paru en 2000, « Effroyables jardins » est traduit en vingt-cinq langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires. Il est l’auteur chez Phébus d’« Apaise le temps », de « Misérables ! », et des « Aventuriers du Cilento ». Sentinelle de la littérature, il défend un art engagé, en prise avec notre époque.
MATADOR YANKEE |
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JEAN-BAPTISTE MAUDET |
Le Passage, 2019 -184 pages |
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Harper aurait pu avoir une autre vie. Il a grandi à la frontière, entre deux mondes. Il n’est pas tout à fait un torero raté. Il n’est pas complètement cowboy. Il n’a jamais vraiment gagné gros, et il n’est peut-être pas non plus le fils de Robert Redford. Il aurait pu aussi ne pas accepter d’y aller, là-bas, chez les fous, dans les montagnes de la Sierra Madre, combattre des vaches qui ressemblent aux paysans qui les élèvent. Et tout ça, pour une dette de jeu. Avec « Matador Yankee » , sur les traces de son héros John Harper, Jean-Baptiste Maudet entraîne le lecteur dans un road trip aux odeurs enivrantes, aux couleurs saturées, où les fantômes de l’histoire et du cinéma se confondent. Les vertèbres de l’Amérique craquent sans se désarticuler. |
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- On ne connaît pas votre nom. Comment vous appelez-vous ? Gringo Torero, c’est mon idée. On l’a écrit sur les affiches. Il faut prendre les choses avec le sourire ici, sinon vous allez mourir d’ennui. C’est important que vous ayez un nom, comme ça les gens pourront vous soutenir ou vous insultez, vous comprenez ? (page 14) |
Jean-Baptiste Maudet est géographe. Il enseigne à l’université de Pau. En 2019, il publie « Matador Yankee », son premier roman.
NÉ D'AUCUNE FEMME |
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FRANK BOUYSSE |
La Manufacture, 2019 - 334 pages |
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« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile. Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec « Né d’aucune femme » la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine. |
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Tout est calme. Il y a plus de temps à perdre. Voilà. |
Franck Bouysse, né en 1965 à Brive-la-Gaillarde, a été enseignant en biologie et se lance dans l’écriture en 2004. « Grossir le ciel » en 2014, puis « Plateau » en 2016 et « Glaise » en 2017 rencontrent un large succès, remportent de nombreux prix littéraires et imposent Franck Bouysse sur la scène littéraire française. Il partage aujourd’hui sa vie entre Limoges et un hameau en Corrèze.
OYANA |
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ÉRIC PLAMONDON |
Quidam éditeur, 2019 - 334 pages |
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« S’il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d’expliquer sa vie. » Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu’à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu’où les mots la mèneront, elle écrit à l’homme de sa vie pour tenter de s’expliquer et qu’il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d’autres. Elle n’a que deux certitudes : elle s’appelle Oyana et l’ETA n’existe plus. |
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Au même moment, alors qu’ETA vient de réaliser l’attentat le plus spectaculaire de son histoire, une femme donne naissance à une petite fille. Nous sommes le 20 décembre 1973. Oyana vient de voir la lumière au bout du tunnel. (page 16) |
Né au Québec en 1969, Éric Plamondon a étudié le journalisme à l’université Laval et la littérature à l’UQÀM (Université du Québec à Montréal). Il vit dans la région de Bordeaux depuis 1996 où il a longtemps travaillé dans la communication. Il a publié au Quartanier (Canada) le recueil de nouvelles « Donnacona » et la trilogie « 1984 : Hongrie-Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S », publiée aussi en France aux éditions Phébus. « Taqawan » (Quidam 2018) reçu les éloges tant de la presse que des libraires et obtenu le prix
France-Québec 2018 et le prix des chroniqueurs Toulouse Polars du Sud.
QUI A TUÉ L'HOMME HOMARD?
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J. M. ERRE |
Buchet Chastel, 2019 - 334 pages |
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Margoujols, petit village reculé de Lozère, abrite depuis 70 ans les rescapés d’un cirque itinérant qui proposait un freak show : femme à barbe, soeurs siamoises, homme-éléphant, nain, colosse... L’histoire s’ouvre sur la découverte du cadavre atrocement mutilé de Joseph Zimm, dit « l’homme-homard ». Qui a tué cet ancien membre du cirque des monstres, et pourquoi ? L’enquête menée par l’adjudant Pascalini et son stagiaire Babiloune va révéler des secrets enfouis depuis des lustres dans les hauteurs du Gévaudan. Lucie, la fille du maire de Margoujols, une jeune femme paraplégique communiquant par l’intermédiaire d’un ordinateur, va épauler les gendarmes dans leur enquête. Elle est aussi la narratrice de cette histoire rocambolesque qu’elle raconte au jour le jour à la manière d’un polar pimenté d’une bonne dose d’humour noir… |
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Vous avez un mandat ? |
J.M. Erre est né à Perpignan en 1971. Il vit à Montpellier et enseigne le français et le cinéma dans un lycée de Sète. Il écrit des romans publiés par Buchet/Chastel depuis 2006.
RHAPSODIE DES OUBLIÉS
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SAFIA AOUINE |
La martinière, 2019 - 201 pages |
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« Ma rue raconte l’histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s’appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans. » Abad, treize ans, vit dans le quartier de Barbès, la Goutte d’Or, Paris XVIIIe. C’est l’âge des possibles : la sève coule, le coeur est plein de ronces, l’amour et le sexe torturent la tête. Pour arracher ses désirs au destin, Abad devra briser les règles. À la manière d’un Antoine Doinel, qui veut réaliser ses 400 coups à lui. « Rhapsodie des oubliés » raconte sans concession le quotidien d’un quartier et l’odyssée de ses habitants. Derrière les clichés, le crack, les putes, la violence, le désir de vie, l’amour et l’enfance ne sont jamais loin. Dans une langue explosive, influencée par le roman noir, la littérature naturaliste, le hip-hop et la soul music, Sofia Aouine nous livre un premier roman éblouissant. |
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Ma rue a la gueule d’une ville bombardée, une gueule de décharge à ciel ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent. Des murs qui n’ont jamais été blancs et qui semblent hurler sur toi quand tu passes devant. Je suis arrivé dans ce bordel il y a à peine trois ans et j’ai l’impression d’avoir vieilli de dix piges, rien qu’en me posant sur le banc du square Léon. Juste à regarder les gens. (page 12) |
Née en 1978, Sofia Aouine est reporter radio. Elle publie aujourd’hui son premier roman, « Rhapsodie des oubliés ».
SAN PERDIDO
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DAVID ZUKERMAN |
Calmann-Lévy, 2019 - 410 pages |
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Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent qu’une force singulière dans les mains. Il va pourtant survivre et devenir une légende. Venu de nulle part, cet enfant mystérieux au regard magnétique endossera le rôle de justicier silencieux au service des femmes et des opprimés et deviendra le héros d’une population jusque-là oubliée de Dieu. |
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Et qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour le rêve secret de tout un peuple ? |
Né en 1960 à Créteil, David Zukerman a été successivement ouvrier spécialisé, homme de ménage, plongeur, contrôleur dans un cinéma, membre d’un groupe de rock, comédien et metteur en scène. Pendant toutes ces années, il a également écrit une quinzaine de pièces de théâtre, dont certaines furent diffusées sur France Culture, et quatre romans qu’il n’a jamais voulu envoyer à des éditeurs. « San Perdido » est sa première publication.
UN JARDIN AU DÉSERT
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CARINE FERNANDEZ |
Les Escales, 2019 - 325 pages |
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Carine Fernandez nous offre une fresque familiale sur quatre générations, gravitant autour de Talal, le patriarche. Pour échapper à sa famille parfois trop envahissante, Talal aime à se réfugier dans sa palmeraie du désert. Jusqu’au jour où il apprend à connaître Rezak, son jardinier venu d’Égypte… Entre eux, l’entente est loin d’être au beau fixe. |
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Talal était noble et par conséquent paresseux comme un iguane. Il connaissait la douleur, mais pas la sueur de l’ouvrage. Jamais il n’aurait touché quoi que ce soit, donné un coup de pioche, ni ameubli la terre autour des arbres fruitiers, encore moins passé le balai sur les marches ou la véranda. Le seul labeur digne de lui qu’il n’eût pas honte de s’autoriser était l’arrosage. Il avançait dans les allées de son jardin, suivi du tuyau vert qui déroulait ses spirales, tel un anaconda domestique. (page 12) |
Carine Fernandez a écrit plusieurs romans chez Actes Sud : « La Servante abyssine », « La Comédie du Caire » et « La Saison rouge ». Elle est également l’auteur d’« Identités barbares » (JC Lattès, 2014) et de « Mille ans après la guerre » (Les Escales, 2017). Longtemps expatriée au Moyen-Orient, elle connaît intimement l’Arabie Saoudite où elle a vécu treize ans. En 2018, elle a reçu le prix Henri de Régnier de l’Académie française et a été la marraine du Printemps des poètes en 2019.
UNE SIRÈNE À PARIS
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MATHIAS MALZIEU |
Albin Michel, 2019 - 237 pages |
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Après le bouleversant « Journal d’un vampire en pyjama », Mathias Malzieu retrouve la veine du merveilleux de « La Mécanique du coeur » avec cette « Sirène à Paris », l’histoire d’amour impossible entre un homme et une sirène dans le Paris contemporain. Nous sommes en juin 2016, la Seine est en crue. De nombreuses disparitions sont signalées sur les quais. Attiré par un chant aussi étrange que beau, Gaspard Snow découvre le corps d’une sirène blessée, inanimée sous un pont de Paris. Il décide de la ramener chez lui pour la soigner, mais tout ne passe se pas comme prévu. La sirène explique à Gaspard que les hommes qui entendent sa voix tombent si intensément amoureux d’elle qu’ils en meurent tous en moins de trois jours. Quant à elle, il lui sera impossible de survivre longtemps loin de son élément naturel…. À travers ce conte moderne, Mathias Malzieu questionne l’engagement poétique et le pouvoir de l’imagination dans une époque troublée. Ce livre est une déclaration d’amour à l’amour, au panache, à l’épique, à la camaraderie et à la surprise. |
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Chaque soir, Gaspard portait à bout de bras ce rêve : sauver le flowerburger. Il avait signé un pacte avec luimême et n’y dérogeait pas. « Tu es le dernier des Surprisiers et cette péniche en est le dernier bastion », lui avait dit sa grand-mère avant de mourir. |
Mathias Malzieu est un musicien chanteur et écrivain français, né le 16 avril 1974 à Montpellier. Il est le chanteur du groupe de rock français Dionysos.
UNE VIEILLE COLÈRE
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MICHEL MAISONNEUVE |
Gaïa, 2019 - 200 pages |
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Tel un vieux roi sur son trône, le grand-père somnole dans son fauteuil d’hôpital. Son petit-fils veille sur lui. Lui aussi est à l’hôpital, une histoire de coeur défaillant. Ce grand-père venu d’Italie un demi-siècle plus tôt a fait sa vie dans le Sud de la France, entre Aix et Marseille. Il lui manque deux phalanges à l’index droit, ça impressionne un peu mais ça n’a jamais empêché Joseph Viterbo de rouler ses clopes. Enfin, Joseph Viterbo, c’est vite dit. Parce que ce matin-là, en ouvrant un oeil, il regarde son moignon et lâche qu’il s’appelle Dellacroce. En détachant les syllabes et avec l’accent rital : Giulio Dellacroce. Pour son petit-fils, c’est le début d’une descente vers un passé sulfureux. |
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- Tu sais, grand-père s’est souvenu de sa jeunesse. Elle s’immobilise face au miroir. Lève les yeux vers mon reflet. Son visage est vide d’expression. Dans un murmure, elle demande : |
Michel Maisonneuve est né en 1953 et vit en Provence. Après avoir exercé divers métiers tels que ouvrier de nettoyage, musicien, moniteur-éducateur, il est depuis plusieurs années journaliste pour la presse locale. En 2004 il publie « Le périple d’Arios », un premier roman d’aventures sur fond d’Antiquité, puis des policiers « Le chien tchétchène » (2005), « Le privé ou Je tourne tous les jours y compris le dimanche » (2006) et « Un génie de banlieue » (2008). Son dernier roman, « L’histrion du Diable », aborde la renaissance du théâtre au début du XVe siècle, à travers les pérégrinations d’un personnage qui deviendra le 1er Arlequin.
Les prix littéraires accessibles à tous !
En 2019, les romans en lice pour les Prix « Rosine Perrier » et « La Vache qui lit » ont été adaptés grâce aux donneurs de voix des comités locaux de l'AVH de Savoie et Haute-Savoie.
A compter de 2020, ce sont désormais trois prix accompagnés par Savoie-biblio , qui vont pouvoir bénéficier de ce nouveau service : alTerre ado, Rosine Perrier et La vache qui lit.
Tous les livres sélectionnés pour chaque prix seront disponibles en format adapté sur la base Eole du site de l'AVH dès le lancement des périodes de lecture des romans.
le prix Rosine Perrier
Le prix littéraire Rosine Perrier*, organisé en partenariat avec l'association "Le Colporteur" et le Salon du livre d'Hermillon, récompense une œuvre de fiction (romans, récits, nouvelles) inscrite dans un territoire - français ou de langue francophone - l’enracinement nourrissant le travail d’écriture.
La sélection, composée de 12 livres parus entre octobre 2018 et octobre 2019, est élaborée par un comité constitué de bibliothécaires de Savoie-biblio, de bibliothèques de Savoie et Haute-Savoie et de l’association Le Colporteur, en étroite collaboration avec la commune de La Tour-en-Maurienne.
(*) Rosine Perrier était une poétesse, femme de lettres et de conviction qui a chanté la Maurienne.