mois du film documentaire : sélection complémentaire
Pour cette édition 2020 du Mois du film documentaire, et en complément des films proposés dans le cadre de la « Tournée des réalisateurs », Savoie-biblio vous propose une sélection de 10 films à projeter dans vos bibliothèques.
Ces films sont achetés avec des droits de représentation publique, c'est-à-dire qu'ils peuvent être projetés en public, à titre gratuit. Les DVD des films sont acquis par Savoie-biblio auprès du CNC (Centre national du Cinéma et de l'image animée).
Pour chaque film de la sélection complémentaire, vous trouverez la durée de l'oeuvre, un résumé, ainsi que les thèmes abordés.
Les films peuvent être visionnés intégralement, pendant une période donnée, sur le site d'Images de la culture (voir p12).
À vous de faire votre choix parmi ces films pour proposer à votre public un mois du film documentaire riche en émotions !
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Les films de la sélection complémentaire
Coming out
Réalisation : Denis Parrot. 2019, 1h04, sous-titré
Thèmes : société, homosexualité, jeunesse, adolescence, famille
Production : Dryades Films, Upside Films
Participation : CNC, Canal +, Ciné +, LCP Assemblée nationale, Région Ile-de-France
Le sujet de Coming Out est on ne peut plus transparent puisqu’il se concentre sur l'acte important dans la vie d’un personne LGBTI qu’est celui de se déclarer auprès de ses proches comme non-hétérosexuel, non-cisgenre. Denis Parrot déroule ainsi un montage de vidéos postées par des adolescent.e.s sur internet entre 2012 et 2018. Un objet cinématographique qui travaille singulièrement le film amateur en questionnant notre rapport à l’intimité, sa dimension politique et notre capacité à nous mettre en scène et à nous regarder.
Denis Parot indique au début du film : "Quand j’étais jeune, il n’y avait pas internet." En rappelant cette conjonction d'un phénomène avec son médium, il souligne que "sortir du placard" - l'aspiration à la visibilité, la nécessité à le faire savoir haut et fort comme un acte retentissant - trouve un espace de choix sur les réseaux sociaux. L’accumulation de ces mises en scène met au jour des situations profondément personnelles, des moments intenses de joie mais aussi des situations tragiques. Ainsi, si certains parents acceptent la confidence avec amour ou bonhomie d’autres la rejettent violemment, et l'anxiété de tou.te.s ces jeunes révèle en creux la violence active de la transphobie et de l’homophobie. En la matière, le film fait œuvre de pédagogie. Dans l’action de se filmer, parfois secrètement, il y a le choix de cadrer une image faisant preuve, de se protéger par peur que cela tourne mal, de garder une trace. Au-delà du grand nombre de ces témoignages, dont Denis Parrot n'en montre qu'un fragment, le film rappelle justement, selon un adage féministe bien connu, que l’intime est puissamment politique.
(Joffrey Speno)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Forbach swing
Réalisation : Marie Dumora. 2019, 1h49 min.
Thèmes : musique, manouche
Production : Les Productions Balthazar, 10:15 Productions
Participation : CNC, Fonds Images de la diversité, Région Grand-Est, Eurométropole de Strasbourg, ministère de la Culture et de la Communication (DGP)
Dans les trois rues du quartier du Holveg, dit "le trou", de Forbach, une ribambelle de musiciens (dont Samson Schmitt, Rovelo Merstein et Mike Reinhardt) perpétue avec détermination et panache leur héritage musical manouche auquel ils greffent des influences jazz et soul. Marie Dumora salue une communauté-orchestre qui, par le biais de la musique, s’est construit sa propre mémoire et ses propres héros, à l’instar de Dorado Schmitt (père de Samson), guitariste légendaire admiré par la nouvelle génération.
Du quotidien qu’elle partage avec eux, la réalisatrice ne garde que les moments d’allégresse où, instruments à la main, ils jouent et composent leurs propres standards loin des inconvénients ordinaires laissés, judicieusement, en dehors du cadre. Elle saisit l’épanouissement de la musique dans les moindres interstices de leur vie quotidienne : un trajet en voiture permet de chanter du Michel Legrand ; le salon d’une grand-mère servira d'écrin pour une reprise de Michael Jackson. Avec Forbach Swing, Marie Dumora continue son exploration d’un territoire oublié par le cinéma, l’est de la France. En filigrane, la chronique musicale devient une œuvre politique et engagée pour la reconnaissance de la communauté manouche dans une France gangrénée par le racisme – comme en témoignent les démarchages pour se produire dans les bars et restaurants alentours. Outre-Atlantique, ces musiciens injustement méconnus sont pourtant célébrés le temps d’une soirée lors du Festival Django Reinhardt qui se tient chaque année à New York.
(Robin Miranda das Neves)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Laëtitia
Réalisation : Julie Talon. 2017, 1h21.
Thèmes : société, sport, boxe
Production : Zadig Films, Studio Orlando
Participation : CNC, Fonds Images de la diversité
Après avoir décroché le titre de championne du monde de boxe thaï à 26 ans en 2010, Laetitia Lambert a déserté les rings. Jean-Marie Merchet, son fidèle entraineur, la pousse sans état d’âme dans ses retranchements pour qu’elle retrouve une forme physique (perdre du poids), s'entraîne et remonte sur le ring. De la rage des combats à la langueur des soirées canapé, l’ancienne championne du monde est face au mur : se faire violence pour briller à nouveau ou tomber définitivement dans l’oubli.
"Tu t’entraînes plus, tu prends du poids et après faut tout reconstruire. Regarde où t’es là, t’as plus de cardio t’as plus rien. Faut tout recommencer à zéro." Jean-Marie désespère du manque de motivation et d'assiduité de son élève. Tiraillée entre sa vie de sportive et sa vie de mère célibataire, mais soutenue par son jeune fils, Laetitia est en proie au doute. À l'approche d'un nouveau combat, elle craque : "Dans ma tête ça va pas. Je ne veux pas t’en parler parce que je veux être prête pour ce combat." Ce qui entraîne aussitôt la réaction sans ménagement de Jean-Marie : "Tes trucs dans ta vie, j’en ai rien à faire." Dans ce récit touchant ponctué d'intenses scènes de boxe, où Julie Talon colle littéralement à la sportive, Laetitia se questionne sur son corps, sa féminité, son rôle de mère, son avenir. Mais du fond des vestiaires, la clameur de l'arène résonne et l'appelle. "Crève sur le ring mais respecte nous" lâche ex abrupto le préparateur physique, avant le combat qui doit relancer la carrière de Laetitia ou y mettre un point final.
(Romain Hecquet)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Bon grain et l’ivraie
Réalisation : Manuela Frésil. 2018, 1h34.
Thèmes : société, immigration, enfance, sans-papiers, Annecy
Production : Cinédoc Films, La Traverse, 8 Mont-Blanc, Télé Paese
Participation : CNC, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Procirep, Angoa, Fonds Images de la diversité, Scam, Périphérie
Dans une forme toute empreinte de délicatesse, tressant de longues séquences au plus près des enfants, quelques témoignages des parents en voix off et des rappels de l'évolution de la loi à l'égard des réfugiés, Le Bon Grain et l'Ivraie donne à voir les conséquences concrètes de la politique française à l'égard des exilés. A Annecy, au-delà de la précarité de ces familles, Manuela Frésil se concentre sur les enfants, qui développent au quotidien l'art et la manière de s'adapter.
Debout face caméra, deux fillettes répondent à des questions sur le lieu où elles vivent. Bientôt, leur frère les rejoint et explique comment ils ont manqué être expulsés vers le Kosovo, leur pays d'origine. Le propos du Bon Grain et l'Ivraie se condense dans cette poignée de minutes inaugurales, où une séquence anodine révèle son versant tragique. C'est que le quotidien des familles filmées durant un an par Manuela Frésil n'a rien de "normal". Dans l'attente de l'obtention du statut de réfugiés, toutes sont expulsées du centre d'hébergement d'urgence (une ancienne colonie de vacances) suite à la décision du préfet de fermer le lieu. Au fil des mois, tandis que les familles vont d'hôtel social en jardin public, de logements prêtés par des particuliers à une ancienne école primaire, le film suit les enfants. Dans les jeux, les danses, les chants, les dialogues face caméra avec la réalisatrice, se dessinent peu à peu une attention et une tendresse réciproques. Alors que les adultes, au lointain, masquent comme ils peuvent leur désarroi, le regard lucide de ces jeunes personnes maintient un semblant d'espoir.
(Caroline Châtelet)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Brise-Lames
Réalisation : Hélène Robert, Jeremy Perrin. 2019, 1h08, sous-titré.
Thèmes : société, Japon, mer, mort, catastrophe naturelle
Production : Baldanders Films, La Société des Apaches, Viavosges
Participation : CNC, Régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Ile-de-France, Normandie, Procirep, Angoa, Scam
Cinq ans après le tsunami qui a frappé le Japon en 2011 et tué 20 000 personnes, Brise-Lames sonde un territoire tiraillé entre le monde des morts et celui des vivants. Les témoignages des survivants permettent de prendre la mesure, avec pudeur, de la douleur et des interrogations qui hantent la communauté. Parallèlement, les réalisateurs filment l'érection de ces immenses digues en béton censées éviter de futures catastrophes mais défigurant la côte.
Si les brise-lames peuvent protéger les terres des caprices de la mer, ils n’endiguent pas l’écume des souvenirs et des émotions. C’est sur cette mince frontière que se tient en permanence le film, entre visible et invisible, rationnel et croyances. De magnifiques plans de méduses, parfois en surimpression sur des paysages, illustrent certaines histoires comme pour symboliser les mémoires fragiles autant que les âmes errantes. Avec des travellings le long des murailles de béton, des plans sur une femme qui dort, des feuilles bruissant dans le vent, Hélène Robert et Jeremy Perrin parsèment leur film de touches fantastiques ou oniriques permettant d’éviter d’être trop littéral et de ne jamais tomber dans le pathos. Une femme raconte que les disparus la visitent pendant son sommeil, un prêtre répond, avec quelques aphorismes, à la quête spirituelle de ceux qui le souhaitent... Sans aucun doute, confiance et respect ont fait émerger ces récits. Le film parvient ainsi à nous plonger dans un songe profond et pudique sur les mystères entourant la mort et le deuil.
(Joffrey Speno)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Nofinofy
Réalisation : Michaël Andrianaly. 2019, 1h13, sous-titré.
Thèmes : société, Madagascar, coiffure
Production : Les Films de la Pluie, Imasoa Film, Tébéo, Tébésud, TVR, Les chaînes locales de Bretagne
Participation : CNC, Région Bretagne, Fonds Images de la francophonie, Procirep, Angoa, Scam
A Tamatave à Madagascar, Roméo tient un modeste salon de coiffure dans le centre-ville, qu’il se voit obligé de quitter après que la mairie a donné l’ordre de détruire le bâtiment. Évincé sans ménagement par les autorités, il quitte la grand-rue où le commerce est plutôt florissant pour un quartier périphérique où il installe un "kiosque" de fortune, de tôles et de planches, bientôt balayé par un cyclone. Les clients manquent et les amis défilent pour partager leurs inquiétudes sur la précarité grandissante et la corruption omniprésente.
Dès les premières minutes, Michaël Andrianaly donne à voir l’éviction de Roméo que certains voudraient lui interdire de filmer : "Vous n’êtes pas un vrai journaliste. Effacez ces images devant nous." Pour contourner la censure, le film se concentre alors dans l'exiguïté du deuxième salon sur les conversations entre Roméo et ses clients ingénieusement reflétés dans le miroir ; parfois le petit poste de radio distille nouvelles et discours politiques. Ce microcosme fait écho à ce que l’on ne peut voir : précarité, manifestations et répressions politiques. De nombreuses séquences tournées la nuit permettent la libération de la parole et l’émergence d’instants plus poétiques, annoncés déjà par le titre ("rêve" en malgache). Le film ne s’enferme jamais dans un constat misérabiliste mais emprunte le chemin de l’espoir. Roméo poursuit son rêve qui consiste à avoir le privilège de toucher la tête des autres, un "honneur". A force de se battre, il obtient enfin son salon en dur. En craquant sur l'épaule de son ami - "j’en ai plein le cœur" - il exprime autant sa joie que les sacrifices auxquels il a dû consentir.
(Joffrey Speno)
(Source : Images de la Culture, CNC)
68, mon père et les clous
Réalisation : Samuel Bigiaoui. 2017, 1h25 min.
Thèmes : Société, Paris, famille, militantisme, commerce
Production : Petit à Petit Production, Vosges Télévision
Participation : CNC, Fonds Images de la diversité (CGET/CNC), Procirep, Angoa
A près de 70 ans, Jean Bigiaoui va bientôt fermer son magasin de bricolage à Paris. Ancien militant maoïste, cet intellectuel est depuis 37 ans un commerçant de quartier aimé de ses clients et de ses employés. Samuel Bigiaoui entreprend le portrait de son père affairé parmi ses clous et ses panneaux de bois, absorbé par les soucis du présent. Jean joue le jeu mais, même poussé dans ses retranchements, il ne se livre guère. Par pudeur autant que par prudence.
Seul à la caméra et au son, Samuel Bigiaoui s’installe dans le magasin de son père et l’observe d’abord à distance. Jean se tient à son comptoir, rivé à sa calculatrice. Il se débat avec les mauvais payeurs, subit la pression des repreneurs potentiels. Résignés à l’inéluctable, ses trois salariés la larme à l’œil expriment leur reconnaissance et leur affection. Pour les clients, c’est aussi une peine que de voir fermer ce haut-lieu de la vie du quartier. Progressivement, le film se déplace au sous-sol, dans l’antre de Jean. Samuel tente alors l’interview mais son père se dérobe. Il a monté des opérations clandestines dont la plus connue est l’enlèvement et la séquestration d’un cadre des usines Renault en 1972. Il admet que son activité serait aujourd’hui vue comme "terroriste". La stratégie de la violence révolutionnaire a échoué. Certains de ses camarades se sont suicidés. Jean s’en est sorti en se glissant dans une autre vie. Sans bruit.
(Eva Ségal)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Les débatteurs
Réalisation : Julie Chauvin. 2017, 55 min.
Thèmes : société, scolarité, adolescence
Production : Allumage, LCP-Assemblée nationale
Participation : CNC, CGET (Images de la diversité), ministère des Solidarités et de la Santé (DICOM), Procirep, Angoa
Au collège Elsa Triolet de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne, des adolescent.e.s entre 13 et 15 ans participent à un atelier de débats. Accompagnés par Salem Zaïdi, éducateur à la Maison de l’Adolescence, ils abordent des thématiques diverses qui concilient des enjeux sociétaux nationaux et des problématiques propres à ses collégien.ne.s issus de la banlieue est de Paris : la polémique autour du port du voile, l’ambivalence d’un discours sur l’immigration ou la multiplicité des formes de l’action politique.
"On ne pourra pas m’empêcher de parler" confie la jeune Fatou. À travers l’activité proposée par le Plan Écoute de ce collège campinois au cours d'une année scolaire, la cinéaste s’est intéressée à la construction d’une pensée critique chez une jeunesse cataloguée comme "difficile". Par le biais du gros plan et du ralenti, elle note la détermination d’un regard ou la nervosité d’une main, et saisit les changements de comportement orchestrés par l’apprentissage de la rhétorique. La cinéaste enregistre l’avènement d’une réflexion qui, si elle s’amorce auprès des éducateurs, se façonne au moyen de discussions informelles entre ami.e.s et surtout se propage au sein même de la sphère familiale. Par ces scènes de vie, Julie Chauvin réinscrit ses protagonistes dans une réalité urbaine - la cité - à laquelle ils sont socialement cantonnés alors même qu’ils rêvent d’autre chose : d’une carrière en politique à l’Assemblée nationale, d’un départ pour le Canada ou encore simplement de devenir secrétaire dans un cabinet d’avocats.
(Robin Miranda das Neves)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Les réfugiés de Saint-Jouin
Réalisation : Ariane Doublet. 2017, 58 min
Thèmes : société, immigration, Normandie
Production : Quark Productions, Arte France
Participation : CNC, Région Normandie, Pôle Image Haute-Normandie, Procirep, Angoa
Saint-Jouin-Bruneval, ses falaises, sa place, sa supérette, et bientôt... ses réfugiés. Le village normand est en ébullition depuis l'annonce par le maire de son intention d'accueillir une famille syrienne. Tandis que les bonnes volontés s'activent à réhabiliter un logement vacant, les réticences de certains habitants ne tardent pas à s'exprimer. Entre hospitalité et défiance, quelle place les Saint-jouinais réserveront-ils à leurs nouveaux voisins ?
La caméra d'Ariane Doublet scrute cette pièce de théâtre grandeur nature dont les villageois, le maire, le garde champêtre et la préfecture semblent être les protagonistes. Alors que le maire questionne régulièrement le garde champêtre, baromètre des opinions qui traversent son village, le dépouillement des élections régionales révèle une large adhésion à l'extrême droite. "Je pense que si tous les petits villages comme le nôtre pouvaient accueillir une famille, le problème serait déjà résolu" soutient le maire. L'équipe municipale se heurte cependant à la préfecture et aux lenteurs administratives, formalités obligent. Les villageois, eux, ont tout le temps de fantasmer ces futurs voisins qui tardent à arriver. Après plus d'un an d'attente, la famille Hammoud pose enfin ses valises à Saint-Jouin-Bruneval. Rapidement, père, mère, fils, belle-fille et enfant intègrent la vie du village, vont au marché, flânent sur la plage de galets. Anciens et nouveaux habitants apprennent à se connaitre, et les peurs semblent se dissiper.
(Romain Hecquet)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Retour à Forbach
Réalisation : Régis Sauder. 2014, 2017, 1h19 min
Thèmes : société, immigration, chômage, famille, extrême-droite, mine, Moselle
Production : Dock 66, Ana Films, Vosges TV
Participation : CNC, Région Alpes-Côte d'Azur, Région Grand Est, Procirep, Scam
Revenant à Forbach où il a grandi, Régis Sauder ausculte la ville, son histoire et ses errances politiques. Mais le retour n'est jamais celui qu'on croit et ce voyage en plusieurs étapes amène le réalisateur, en revisitant ses souvenirs d'enfance, à déconstruire ses propres clichés. À travers les témoignages d'habitants et les images d'une ville en déshérence, Retour à Forbach rappelle la nécessité de ne pas laisser la mémoire s'effacer.
Forbach, une ville ballottée par l'histoire : annexée par l'Allemagne – comme toute la Moselle – en 1871, redevenue française en 1919, la cité connaît une période prospère, avant de s'enfoncer dans la crise avec la fermeture de ses mines. Entre les élections européennes de 2014 et les présidentielles de 2017, Régis Sauder s'y promène. Plans fixes de commerces fermés, de bâtiments abandonnés, de volets clos et de centre-ville désert alternent avec des échanges avec ceux qui vivent toujours ici (anciens camarades de classe, tenancière d'un bar). À ce portrait choral s'adjoint le trajet du réalisateur amené à vendre la maison de ses parents et, donc, à se défaire d'une partie de son enfance. En dessinant la complexité d'une ville où l'extrême-droite prospère et où la honte est "une seconde peau", Retour à Forbach se donne, également, comme un geste de résilience intime et mélancolique.
(Caroline Châtelet)
(Source : Images de la Culture, CNC)
Projections
Coming out
Localisation Maison d'arrêt de Bonneville | Catégorie Sélection complémentaire
- - Le 29/10/2020 | SÉANCE NON PUBLIQUE
Le sujet de Coming Out est on ne peut plus transparent puisqu’il se concentre sur l’acte important dans la vie...
Laëtitia
Localisation Maison d'arrêt de Bonneville | Catégorie Sélection complémentaire
- - Le 05/11/2020 | à 15:00 séance non publique
Après avoir décroché le titre de championne du monde de boxe thaï à 26 ans en 2010, Laetitia Lambert a déserté...
Le bon grain et l'ivraie
Localisation Saint Martin de Belleville (73) | Catégorie Sélection complémentaire
- - Le 06/11/2020 | à 20:00
Dans une forme toute empreinte de délicatesse, tressant de longues séquences au plus près des enfants, quelque...
Les débatteurs
Localisation Myans (73) | Catégorie Sélection complémentaire
- - Le 06/11/2020 | à 19:30
Au collège Elsa Triolet de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne, des adolescents entre 13 et 15 ans partic...