AVOIR LE TEXTE A L’ŒIL
Grossissement du texte, sous-titrage, colorisation de mots, ponts phoniques... Autant de techniques qui mettent en œuvre des adaptations formelles du texte, permettant l'accès à des contenus difficilement ou non accessibles dans leur version standard.
Le texte en grands caractères
« Cette police a du caractère ! C'est un gros-texte : elle a un corps de taille 16 ».
En langage typographique, cela signifie que la taille des lettres imprimées est plus grande que celle utilisée dans les éditions courantes.
En savoir plus sur la typographie et son vocabulaire
Les ouvrages en grands caractères ont donc la particularité d'avoir une police d'écriture plus grosse, ce qui améliore le confort de lecture. Certains éditeurs spécialisés éditent les titres dans différentes tailles, le lecteur pouvant choisir le grossissement qui lui convient le mieux.
Après une parution initiale en édition « classique », les titres sont édités par des maisons spécialisées, comme les éditions A Vue d'œil, Ecriteau, Feryane, Gabelire, Large vision, Libra diffusio ou La loupe.
Tous les genres littéraires sont représentés, ainsi que quelques essais et ouvrages documentaires.
On trouve aussi des magazines en grands caractères, comme la revue Mieux voir
Retrouvez des informations complémentaires dans notre dossier en ligne
LES MOTS POUR LE DIRE
Livre en grands caractères, livre large vision : ouvrage dont la taille de la police de caractère est adaptée à un public malvoyant. Les livres en gros caractères se caractérisent par une taille de police de caractère importante (corps 16 à 20), un interlignage aéré, un bon encrage sur papier blanc. La longueur des lignes est limitée afin d'éviter la fatigue des yeux, les marges sont plus importantes que dans une édition classique.
A noter : certaines éditions d'albums pour enfants proposent des adaptations multiples, y compris le grossissement du texte (tactile et/ou braille et/ou texte en grands caractères).
DVD sous-titrés
En 1895, les frères Lumière proposent les premières projections publiques de films. C'est l'invention du cinéma, muet.
En 1927 est projeté le Chanteur de jazz, le premier film parlant.
En 2000, la loi rend obligatoire le sous-titrage pour sourds et malentendants des programmes sur les chaînes hertziennes en France.
Ce procédé obéit à certains codes couleur : le blanc est utilisé lorsqu'un personnage parle à l'écran, le jaune lorsqu'un personnage parle hors champ, le rouge pour les indications de bruit, le magenta pour les indications musicales, le cyan pour les réflexions intérieures ou commentaires en voix off et le vert pour les indications ou retranscriptions de langues étrangères.
Bande-annonce du film La Famille Bélier sous-titrée sourds et malentendants
LES MOTS POUR LE DIRE
Sous-titrage pour sourds et malentendants : technique d'affichage d'un texte au bas de l'écran, rendant les productions audiovisuelles accessibles aux personnes souffrant d'une déficience auditive. Il est toujours fait dans la langue d'origine du programme audiovisuel. Il se distingue du sous-titrage d'une version originale par les informations complémentaires qu'il comporte. Il propose notamment un code couleur et un positionnement du texte sur l'image qui permettent l'identification des différents interlocuteurs et facilitent ainsi la compréhension du programme. Le sous-titrage pour sourds et malentendants est la plupart du temps une synthèse de ce que l'on entend, les paroles pouvant rarement être retranscrites telles quelles, par souci du respect de la vitesse de lecture des téléspectateurs.
Edition DYS adaptée
La loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées élargit la définition du handicap et y englobe les troubles de l'apprentissage :
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans un environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Les réponses éditoriales aux troubles Dys sont d'ordre textuel. On observe par exemple l'adaptation de la taille de police et des interlignes, la colorisation de phonèmes, de syllabes ou de lettres particulières, l'application de « ponts phoniques ».
L'offre éditoriale actuelle est particulièrement centrée sur les apprentissages et concerne donc prioritairement l'édition scolaire. Des éditeurs proposent cependant des éditions adaptées d'albums ou de courts romans, à l'attention du jeune public principalement : Albin Michel, Auzou, Belin, Bragelonne, Hatier, La Martinière, Nathan, Rageot et d'autres maisons d'édition. L'offre pour adultes est très faible.
Les adaptations textuelles se prêtant particulièrement bien aux fonctionnalités du numérique, les innovations sont également à rechercher du côté des e-books et des applis, par exemple l'offre de livre FROG proposée par Mobidys :
FROG (FRee your cOGnition), des e-book, téléchargeables sur tablette, intégrant des outils de facilitation de lecture, paramétrables en fonction des besoins du lecteur.
LES MOTS POUR LE DIRE
Dys, « troubles Dys » : Ensemble des troubles cognitifs spécifiques et des troubles des apprentissages qu'ils induisent dont le nom débute souvent par le préfixe « dys- ». Ils se regroupent en 6 catégories : dyslexie et dysorthographie, dysphasie, dyspraxie, troubles d'attention avec ou sans hyperactivité, troubles spécifiques du développement des processus mnésiques, dyscalculie.